CONSEIL MUNICIPAL
Même s'il fut sur la fin mouvementé, le conseil municipal de jeudi soir a été plutôt constructif. Au-delà de l'algarade entre adjoints et Michel Teychenné, de l'affaire de la taxe foncière des entreprises et de la démission de Françoise Matricon (notre édition d'hier) ce tour de table des dossiers ne manquait pas d 'intérêt.
Gabriélat 2.- Le maire répondant à Michel Teychenné a manifesté une position nouvelle, plus prudente sur cette affaire d'embranchement ferroviaire. Il ne dit pas non, mais demande à voir si l'investissement (6 millions) mérite un tel engagement : «Il faut savoir qui va venir, qui va payer, combien ça coûtera, si d'autres opérateurs (que Denjean) sont intéressés. Et puis il nous faut des entreprises qui viennent et qui créent de l'emploi. Il faut attendre et voir !»
Les gens ont peur !.- André Trigano s'est fait l'expression, au cours de cette séance, des milieux d'affaires : «Les gens ont peur, ils ne veulent plus investir un sou en France, ils ne parlent que de foutre le camp !»
À la bonne heure !.- Plusieurs élus de l'opposition dont Bernadette Suard se sont plaints des horaires des commissions, fixés en général en cours de journée. Les gens qui travaillent ne peuvent pas y assister.
Le Carmel.- Le Carmel est désormais propriété de la ville depuis hier après-midi, date de la signature de l'acte officiel d'achat. Louis Claeys et Milou Franco ont demandé que soit rapidement constituée une commission pour étudier son devenir. Le maire a accepté volontiers et chargé Gérard Legrand de s'occuper de la constituer. Notons par ailleurs que la chapelle demeure donc en dehors de cette vente, mais il se trouve que les bonnes volontés manquent pour en assurer le nettoyage. On demande des volontaires…
Droit à construire. - Une sérieuse passe d'armes entre Hubert Lopez d'un côté, Louis Claeys et Michel Teychenné de l'autre. Ces derniers ont dénoncé un détournement de la loi sur la majoration du droit à construire, appliqué en dérogation à la règle de hauteur du PLU sur une partie de la ville qui inclu l'ancienne fonderie. «On va abandonner cette partie patrimoniale, avec les anciens abattoirs, pour faire plaisir à un promoteur» s'est exclamé Louis Claeys. «Ce dossier est constitué pour obtenir une dérogation refusée» a ajouté Michel Teychenné.
Les haras privatisés. - L'activité des haras nationaux de Pamiers est reprise par l'actuelle salariée du site, Sandrine Urban. Les locaux vont lui être mis à disposition, dans un premier temps pour une durée de cinq ans. Sandrine urban proposerait les prestations suivantes : cours équestres, débourrage, dressage, reproduction et pension.
Conseil municipal de Pamiers: on a frôlé le pire
On avait annoncé un conseil municipal «électrique» au regard des sujets abordés. Ce fut le cas.
Dès les premières délibérations, le jeu de rôle entre majorité et opposition a fonctionné.
Michel Teychenné (minorité municipale), se drapant dans la citation de Richelieu «il faut taxer les plus pauvres car ce sont les plus nombreux», accusait la majorité de taxer les plus pauvres et choisissant d’ajuster le taux de consommation électrique à 8,12%.
Au moment d’approuver le bilan d’activité de la communauté de communes, la zone de Gabriélat est revenue sur le tapis, Michel Teychenné manifestant son inquiétude: «nous aimerions savoir si Gabriélat 2 va se faire avec les éléments financiers annoncés (soit un déficit de 2,5 M€), si Pamiers sera obligé d’intervenir pour boucher les trous… en période de crise financière, s’engager sur des investissements aussi lourds sans garanties, c’est risqué»
André Trigano en personne a pris la parole: «c’est un projet à dix ans. Nous avons la possibilité d’avoir un embranchement ferré, on réfléchit à qui va venir et qui paiera quoi. Nous serons fixés pour les appels d’offres en conseil communautaire le 14 décembre.
Actuellement nous avons une seule entreprise intéressée par l'ITE (Denjean), si nous n’avons pas d’autres opérateurs nous n’allons pas nous engager dans ces travaux onéreux (6 M€).
Je suis actuellement en négociation avec des entreprises extérieures pour un centre de logistique, une seule matière(le nom des Talcs de Luzenac court depuis plusieurs jours NDLR).
Cet équipement ITE est structurant pour Pamiers et au-delà pour l’Ariège. Quoi qu’il en soit on ne s’engagera pas tête baissée, la prudence est de mise»
Michel Teychenné a vu dans l’inflexion du discours du premier magistrat non pas une reculade mais «une analyse que j’attendais depuis longtemps»
Si l’achat du Carmel a fait l’unanimité, par contre le ton est monté au sujet d’une dérogation pour construire (+20%) plus haut dans le secteur nord/est au centre des canaux, non loin des anciens abattoirs et des anciens lavoirs de la ville.
Louis Claeys a dénoncé cette délibération: «il s’agit d’un texte dérogatoire alors que le PLU n’est pas sorti, tout cela pour faire plaisir aux promoteurs»
Michel Teychenné lui a emboîté le pas: «c’est scandaleux, ce dossier a été retoqué par les services de l’Etat… il n’y pas eu de discussion et on nous a interdit d’accéder au dossier tant que le permis de construire n’était pas donné… ce qui se passe ce soir est inacceptable !»
André Trigano imperturbable met au vote en précisant: «on veut des logements à Pamiers»
Enfin la discussion attendue par tous, la cotisation foncière des entreprises (CFE): «face au mouvement national, le sénat s’est emparé du dossier mais à ce jour rien n’indique l’orientation donné à ce texte pour l’exercice 2013 donc il n’y aura pas de délibération pour 2013.
Après la concertation avec les commerçants, le conseil municipal abroge purement et simplement la délibération de 2011 […] je proposerai en conseil communautaire la même délibération […] on revient sur la base ancienne de 842 €, et nous votons cela avec plaisir en attendant les lois et les nouveaux textes»
Un vote à l’unanimité après deux heures de débats.
Alors que l’on pensait justement arriver à la fin des échanges, les questions diverses ont été l’occasion pour Michel Teychenné de revenir sur l’exemplaire hors-série du bulletin municipal: «une revue luxueuse» que l’élu de la minorité demande aux adjoints de rembourser sur leurs indemnités.
De quoi fâcher quelques élus qui commencent à quitter la salle et Hubert Lopez qui s’était contenu jusque là, explose: «un adjoint touche 658 € par mois à Pamiers. Quand tu étais député européen tu touchais 18 fois plus en un mois que notre indemnité de conseiller municipal… c’est de la démagogie !»
Et l’adjoint de se diriger vers la presse, brandissant la copie de ses indemnités, alors que la séance se terminait en brouhaha général… personne ou presque n’avait remarqué Françoise Matricon prenant le maire à part pour lui remettre sans tambour ni trompette sa lettre de démission.
Une démission inattendue Constatant qu’«il ne se passe plus rien d’innovant en matière d’écologie à Pamiers» et face au dernier revers qu’elle a essuyé concernant l’extinction de l’éclairage public en milieu de nuit, l’élue Europe Ecologie les Verts a préféré tirer sa révérence, plutôt que de continuer à «jouer la potiche» Véritable caution écologique de la mandature Trigano, on lui doit la cantine bio, le Zéro phyto et l’Agenda 21 réalisés en collaboration avec l’équipe municipale. |