« Je suis Charlie »... et demain ?
Pamiers n’est pas épargnée par les incidents qui ont émaillé les « minutes de silence » organisées dans tous les établissements solaires au lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo. Comment s’en étonner? Notre ville vient d’être classée en zone de pauvreté. Comme partout sur le territoire national, la pauvreté et le repli identitaire touchent des enfants et des jeunes issus de l’immigration.. Ces incidents ne sont pas à minimiser, mais la réponse qui doit leur être apportée ne doit pas être uniquement de l’ordre de la sanction.Elle doit surtout passer par l’éducation, la culture, le respect des autres et de la laïcité.Au même moment à Pamiers aussi trop de jeunes tiennent des discours racistes, affichent leur soutien à l’extrême droite. Ces évènements sont les deux faces d’une même médaille.
L’École et les enseignants sont en première ligne dans ce combat contre le racisme, l’antisémitisme, les discriminations, pour la laîcité. Malheureusement, ils sont souvent laissés bien seuls par l’Institution, comme j’avais pu le signaler au Ministre de l’Education Nationale, Vincent Peillon, dans mon rapport en 2013 sur la lutte contre les discriminations.
La Mairie de Pamiers a aussi un rôle important à jouer dans le cadre de sa politique Jeunesse, par l’éducation aux droits de l’Homme et à la citoyenneté, par la lutte contre tous les racismes. Mais aussi par la défense et la promotion de la laïcité. Tout un travail qui n’est malheureusement pas assez fait aujourd’hui... Jeudi, la réunion du Conseil municipal sera l’occasion d’aborder ces sujets si importants. Les propos « On va kalacher tout le monde (...) » qu’a tenus ce jeune garçon à Pamiers sont-ils une simple provocation, ou le reflet d'une conviction? Peu importe : c’est une partie de la jeunesse qui ne se reconnaît plus dans nos valeurs républicaines, et qui le revendique. Ces propos nous renvoient, nous élus, à nos responsabilités. Il est temps d’arrêter la politique de l’autruche et de nous attaquer ensemble à cette réalité, dans l’esprit de “ Je suis Charlie”.
Michel Teychenné