PÔLE D'ENSEIGNEMENT ARTISTIQUE : LE GOUFFRE
Ce n’est pas 1,3 million d’euros que coûtera le déménagement de l’École de Musique dite « Pôle d’enseignement artistique » dans l’ancien Hôpital, mais 1 398 071 euros HT de travaux plus 207 000 euros de frais d’architecte et de bureau d’études. En prime, et plus grave, n’ont pas été budgetés par la Mairie dans ce dossier : l’achat d’un terrain de 900 mètres carrés attenant, les travaux d’aménagement pour en faire le parking de l’École, le coût de peinture des façades de l’immeuble, et l’achat du mobilier et des équipements intérieurs pour ses 1 500 mètres carrés.
Le Groupe de gauche a dénoncé en conseil municipal cette curieuse façon de réduire l’addition qui, au final, dépassera les deux millions d’euros!
La majorité masque le coût exorbitant de ce projet, qui sera totalement à la charge de la Mairie de Pamiers et réalisé sans subvention ni soutien de la Communauté des communes, alors que les élèves de l’Ecole de Musique, dont les effectifs sont pour moitié extérieurs à la Ville, ont baissé de 10 % cette année en raison de l'augmentation des frais d'inscriptions...La sélection par l'argent. Rappelons que le déficit de fonctionnement de l’École de Musique est de 600 000 euros par an, à la seule charge de Pamiers.
Le Groupe de gauche propose de consacrer plutôt cet investissement de deux millions d’euros à l’achat du Carmel ainsi qu’à l’agrandissement et à la rénovation de l’actuelle École de Musique qui le jouxte. Il propose de plus de cofinancer l’opération avec la Communauté de communes pour partager les coûts au prorata du nombre d’élèves.
Malheureusement, la Mairie a décidé que la Ville de Pamiers paiera tout, seule et en grand... À vos impôts citoyens!
Pamiers. 2,2 millions d'euros pour La Roue et le pôle artistique
investissements communaux
L'heure est aux vaches maigres en matière d'argent public, aussi les débats ont-ils été nourris dernièrement en conseil municipal. Il faut dire qu'argent ou pas, il était normal que des propositions d'investissements aussi lourds soient commentées. De quoi s'agit-il : de l'achat de La Roue, l'ancienne discothèque située près de Las Parets, et de la réalisation du futur pôle artistique.
C'est ce dernier qui de toute évidence fait grincer le plus de dents. La commune couve cette affaire depuis bientôt deux ans, un marché de maîtrise d'œuvre a été notifié en avril dernier, on en est à la finalisation des coûts et le projet initial qui avait atteint 1,7 million d'euros aurait été revu à la baisse puisque l'on parle aujourd'hui de 1,39 million d'euros. Ce pôle, c'est essentiellement l'école de musique, qui vient de recevoir cette année le titre de conservatoire. La gauche est montée au créneau contre cette ambition, dénonçant sa démesure : « Ce projet n'a cessé d'évoluer, une chienne n'y retrouverait pas ses petits, pour moi c'est le Palais Ribaute », commentait Michel Teychenné, relayé par Louis Claeys évoquant « un projet somptuaire » contre lequel il s'opposerait au moment du vote. André Trigano a calmé le jeu en précisant qu'il s'agissait finalement de prendre date, de cerner au plus près le projet « dont on ne sait pas encore quand on le mettra en œuvre », bien que sa réalisation soit actée dans les esprits. Pour la question de La Roue, les lignes de fractures politiques sont différentes. En effet, c'est Louis Claeys et Françoise Matricon qui n'adhèrent pas à cet achat, et c'est Michel Teychenné qui le valide.
En résumé, il s'agit d'acquérir pour 800 000 euros la totalité des biens, bâtiments et terres, pas loin de 4 ha, ce qui permet à la ville de récupérer une salle de « grands spectacles » et surtout un patrimoine foncier intéressant dans ce secteur où la ville ne manquera pas de s'étendre à terme. André Trigano est très attaché à cette opération, car à ses yeux, elle offre de multiples possibilités. Michel Teychenné considère « qu'il s'agit d'un bon investissement, qui pourra satisfaire les besoins d'une jeunesse importante à Pamiers et que ce projet est mieux que celui envisagé au Jeu-du-Mail ! » Les Verts regrettent que cet argent ne soit pas employé ailleurs et Louis Claeys déplore que l'on investisse au bénéfice de spectacles ou d'activités qui ne seront pas culturelles, et qu'avec cet argent « on aurait pu acheter le carmel ! » Quoi qu'il en soit, les deux opérations sont aujourd'hui lancées dans leurs procédures puisqu'elles ont été avalisées par le conseil.
« On aurait dû concentrer tous nos moyens à la revitalisation du centre-ville. Pour La Roue, il faudra ajouter les travaux d'aménagement qui seront à faire et que l'on n'a pas chiffrés ! »
Françoise Matricon, élue Verts
Le chiffre : 4
hectares> ou presque. C'est la surface que représente l'acquisition de La Roue, terres et bâtiments compris (exactement 38 000 m2).