
Pamiers. Majorité et opposition contre l'aéroport
projet de déménagement toulouse-blagnac
Atour des trois clochers, au moins une question fait désormais l'unanimité entre majorité municipale et opposition. Tous ensemble, on se prononce contre le projet de déménagement de l'aéroport toulousain vers la basse Ariège, dans le secteur de Mazères. La bataille de l'ANATAP, Association pour le nouvel aéroport Toulouse Ariège-Pyrénées, qui compte quelques centaines de sympathisants depuis 2005, ne recevra désormais plus le soutien d'André Trigano, qui y était auparavant favorable.
Que des inconvénients
Si dans le cadre du SCoT, le schéma de cohérence territoriale qui se profile le long de la vallée de l'Ariège, la question est en débat, la communauté de communes du pays de Pamiers se prononce contre l'idée même de son évocation.
« Évidemment, la haute Ariège ne bénéficierait que des avantages sans les inconvénients, mais pour la basse Ariège cet aéroport serait très dommageable économiquement », a estimé André Trigano, interrogeant les élus lors du dernier conseil de communauté de communes du pays de Pamiers. « Au nom de la communauté de communes, nous sommes, je pense, tous d'accord pour nous positionner contre et nous expliquerons au syndicat mixte SCoT que nous jugeons inopportun d'en débattre au moment de porter notre décision au mois de mars », a-t-il ajouté.
En ce sens, le président de la communauté de communes rejoint les positions de son opposition appaméenne. « L'aéroport existant à Blagnac est bien assez important pour Toulouse, la ville est encore loin de devenir Barcelone », a précisé André Trigano.
Un aéroport qui priverait la basse Ariège de son potentiel de développement industriel et agricole avec la perspective d'un « gel des terres » proposé par l'ANATAP. « S'il y a une urgence et une priorité en terme de transport […] c'est de rattraper le retard pris[…] en matière de ligne à grande vitesse et de TGV », estime Michel Teychenné, leader de l'opposition appaméenne. Position que rejoint André Trigano, pour qui développer le fret ferroviaire est devenu une priorité pour le développement industriel de la basse Ariège. Cela notamment sur la zone d'activités de Gabrielat, qui pourrait recevoir pour 2013-2014 une extension du logisticien Denjean sur l'embranchement ferré. « Une victoire politique », selon l'opposition appaméenne, qui, dès lors, attend que la communauté de communes du canton de Saverdun, première concernée, délibère dans le même sens.
Or, «Blagnac, en 2011, c'est presque 7 millions de passagers, dont 3,1 millions sur la ligne Paris-Toulouse, ligne scandaleusement rentable pour la grande compagnie aérienne qui l'exploite en l'absence de concurrence du TGV»
Sur ce dossier, à Pamiers, majorité et opposition sont sur la même longueur d’onde. André Trigano (maire de Pamiers, président de la communauté de communes de Pamiers) juge cette idée d’aéroport «farfelue». En conseil municipal, il a ajouté, «si on gèle ces terres, on ne pourra plus rien faire. Au prochain conseil municipal au mois de mars, je propose que l’on inscrive cet objet et que nous votions sur ce sujet. Je ne peux pas vous dire mieux !» a répondu le maire André Trigano. Dans la foulée, la communauté de communes du pays de Pamiers s’est aussi prononcée contre.

L’ANATAP (Association pour le Nouvel aéroport Toulouse Ariège-Pyrénées) milite depuis 2005 en faveur de la création d’un aéroport en Basse-Ariège.
Un projet basé sur une hypothèse: l’aéroport de Toulouse-Blagnac sera saturé dans quelques années. Il en faudra donc un nouveau pour le remplacer.
Ajoutez à cela l’argument de l’emploi, brandi par les défenseurs du projet.
A l’heure actuelle, l’association comptait sur le SCOT (Schéma de cohérence Territoriale, en préparation pour 2014) pour pouvoir avoir une maîtrise foncière en basse-Ariège.
Rappelons que le SCOT est un document commun qui doit donner les grandes orientations de développement et d’aménagement («durable») du territoire.
L’ANATAP a donc proposé d’y inscrire un gel des terres agricoles dans le triangle Pamiers-Saverdun-Mazères. 2000 hectares sont concernés.
Mais cette idée n’est pas du goût des élus appaméens, tant de l’opposition que de la majorité.
Lors du dernier conseil municipal, le leader de l’opposition Michel Teychenné a interpellé le maire sur ce sujet.
Il a demandé au conseil municipal de se positionner contre ces réserves foncières, en remettant en cause le sérieux de ce projet d’aéroport.
A commencer par l’idée même d’une saturation de l’aéroport de Blagnac. Dans une lettre ouverte à Henri Martre (président de l’ANATAP), il insiste sur les chiffres.
Une étude prévisionnelle du trafic faite par la société des Aéroports de Paris annonçait «pour 2014 environ 12 millions de passagers, et la saturation théorique de l'aéroport de Blagnac en 2025 avec 15 millions de passagers».