A quatre jours du premier tour de la présidentielle, dans cette Basse-Ariège très UMP avec le président départemental à Saverdun, l’ancien président à Mazères et une majorité appaméenne qui a invité le candidat sortant à Pamiers pour lancer sa campagne électorale en Ariège, nous, les élus de gauche, sommes un peu le “village gaulois” dans ce triangle de la droite ariégeoise : nous souhaitons rappeler la réalité de la politique de ces gouvernements de droite depuis 10 ans pour notre territoire de la Basse-Ariège.
D’abord rappeler que la gauche au gouvernement avant 2002, a réalisé l’autoroute jusqu’à Pamiers, puis le tunnel de Foix. La gauche, c’est aussi l’hôpital du CHIVA... mais depuis 10 ans plus rien n’avance.
Le bilan de la droite au gouvernement en 10 ans :
C’est le blocage du dossier de l’E9 et les retards cumullés pour l’arrivée du TGV à Toulouse (au mieux en 2022).
C’est le non-renouvellement d’un départ sur deux à la retraite, qui touche tous les services publics et en particulier l’Ecole, avec des classes surchargées ou supprimées ainsi que la disparition des RASED. Suppression de postes qui touchent aussi bien le public que l’enseignement privé.
C’est la chute du taux de scolarisation à deux ans. Il y a 10 ans sous Lionel Jospin, 40 % des enfants de deux ans étaient scolarisés. Aujourd’hui, à peine 11 % ! Une injustice sociale, une charge pour les familles et pour les collectivités locales qui gèrent la petite enfance...
C’est la perte du Tribunal de Pamiers, les menaces de fermetures constantes sur le commissariat et la sous-préfecture.
C’est une augmentation constante du chomage, du nombre de personnes au RSA, et un record d’Ariège peu enviable cette année : 732 inscrits à Pamiers aux Restaurants du Coeur!
C’est le scandale des autorisations de 600 hectares de gravières en Basse-Ariège, accordées par l’ancien préfet par leurs non prises en compte dans le plan départemental 09, mais dans celui du 31 !
Une satisfaction tout de même : Le maintien du 1er RCP à Pamiers, mais on le doit exclusivement à l’action et aux relations du Général Roquejoffre, et pas à ceux qui aujourd’hui en revendiquent la paternité tardive. Il faut le rappeler par honnêteté intellectuelle.
Le bilan de la droite en 10 ans, c’est enfin pour la Ville de Pamiers la dramatique réforme de la Taxe Professionnelle qui représentait la moitié des rescources fiscales de Pamiers. Cette réforme, c’est une perte sèche de 2,5 millions d’euros chaque année et une diminution des compensations de l’Etat qui transfère les charges sur les citoyens. Je rappelle que notre ville était déjà parmi les mauvais élèves des villes comparables - voir le classement de la gestion de villes de Challenges et de Libération.
Nous appelons les Appaméennes et Appaméens à se mobiliser le 22 avril et le 6 mai pour sanctionner cette politique. Le vote est un droit mais aussi un devoir.
A deux ans de la fin du mandat municipal notre groupe a souhaité présenter ses priorités pour Pamiers:
Les 4 chiffres clés du budget 2012 sont :
27 millions de dettes à Pamiers, dont 33 % d’emprunts toxiques.
1 million d’euros d’intérêts sur cette dette par an, payés par les Appaméens.
+ 6 % sur les factures d’électricité grâce à une nouvelle taxe municipale pour compenser la perte de la Taxe Professionnelle.
Et 10 % d’augmentation du budget des indemnités des élus de la Majorité.
Après ce constat, à deux ans de la fin du mandat municipal, nos propositions sont les suivantes :
En premier et en préalable:
Il faut rétablir les comptes en limitant la croissance des charges de fonctionnement à 1 % alors qu’ actuellement la majorité espère les limiter à 3,5% . Il faut une fiscalité plus juste entre les entreprises et les citoyens : rétablir la taxe sur la publicité, diminuer la Contribution foncière des entreprises (CFE) pour les petits commerces et l’augmenter sur la grande distribution (en fait, faire l’inverse de ce que viens de faire la majorité). Il faut mieux repartir les charges entre la CCPP et la Ville. Il faut engager des actions juridiques contre la Banque Dexia pour liquider les emprunts toxiques signés par la majorité.
Et il faut aussi, et ce n’est pas que symbolique, diminuer de 30 % les indemnités mensuelles des élus de la majorité : une économie substantielle de 500 000 euros (sur le mandat).
Les élus doivent donner l’exemple.
5 URGENCES POUR LA FIN DU MANDAT
1/ La circulation : Elle est de plus en plus difficile à Pamiers, particulièrement aux « heures de pointe » où nos « bouchons » n’ont rien à envier à ceux des grandes villes. Face à la passivité de l’équipe actuelle, nous demandons la relance du dossier de l’échangeur de la route de Belpech (sur la voie rapide) pour créer une nouvelle entrée et sortie de ville sur la 2X2 voies si nécessaire pour délester la circulation dans Pamiers.
Les transports en commun : Nous avons voté le projet de rénovation de la gare SNCF, mais nous regrettons l’absence d’une politique volontariste pour le transport collectif, accessible à tous et écologique, en ville et aux environs (CHIVA, agglomération et liaison Foix-Pamiers). Nous voulons mettre en place des transports en commun efficaces.
2/ L’eau : Le groupe privé Veolia gère la distribution de l’eau. Son contrat arrive à terme en 2013. Nous demandons qu’il ne soit pas renouvelé. Nous voulons que le service de l’eau soit un service public municipal. Les investissements étant déjà à notre charge. Nous demandons, grâce aux économies faites sur les bénéfices actuels du groupe Veolia, une baisse des tarifs pour tous et la mise en place d’un tarif très social pour les premiers mètres cubes.
3/ La sécurité : Avec le délabrement du centre-ville, l’insécurité à Pamiers s’est aggravée. Pour l’instant, les caméras de surveillance n’ont pas fait la preuve de leur efficacité . Ce n’est qu’une opération de communication onéreuse (150 000 euros l’an dernier). Par exemple, la caméra qui va être installée en 2012 à Loumet coûtera 40 000 euros!! Nous demandons le renforcement des effectifs de la Police Municipale afin qu’elle puisse travailler sur tout le territoire de la commune avec une présence accrue.
4/ La revitalisation du centre-ville :
Beaucoup d’argent investi, beaucoup de promesses... et peu de résultats! Le centre-ville continue de dépérir. Nous demandons la création d’une Société d’Économie Mixte (SEM) pour aider les propriétaires à réaliser les opérations lourdes de réhabilitation qui sont impossibles pour eux, et la mise en place d’une politique volontariste pour “déghettoïser” le centre-ville en prenant les moyens nécessaires. Nous demandons aussi l’arrêt du saupoudrage financier actuel. Les chiffres sont trop parlants : 1377 logements fermés ou vacants sur la ville de Pamiers, et plus de 541 logements classés “indignes” bien qu’habités (chiffres INSEE et DGI). La grande majorité se trouvent dans le centre-ville... Il est urgent d’agir, pas seulement de multiplier les études coûteuses... 240 000 euros en 2012!
Le Carmel : C’est une chance historique pour Pamiers de pouvoir acheter ce bâtiment historique en excellent état et superbement bien placé dans le centre-ville. Le Carmel doit être la locomotive du développement touristique et culturel ainsi que de l’animation du centre-ville. Nous regrettons le « Non » obtus de la majorité. Avec le budget affecté au déménagement de l’École de Musique dans l’ancien hôpital, on pourrait acheter le Carmel et agrandir et rénover l’École de Musique. Cela ne coûterait pas un euro de plus ! La majorité a refusé, et c’est extrêmement dommage. Nous continuerons à nous battre pour sauver le Carmel et l’ouvrir aux Appaméens.
Le Cinéma : Nous regrettons que la Mairie de Pamiers propose la création d’un cinéma multisalle à proximité du CHIVA, plutôt que de se préoccuper de maintenir le Cinéma en centre-ville, qui ne sera plus aux normes d’accueil des handicapés en 2015 et risque donc de fermer... Le cinéma en ville est nécessaire à l’attractivité du centre-ville.
La Providence : Depuis plusieurs années, le bâtiment de La Providence (rue Gabriel Péri) est à l’abandon. La Mairie ne sait qu’en faire. C’est pourtant un lieu très important pour la revitalisation du centre-ville. Nous avons fait des propositions, des associations en ont formulé aussi, mais ce n’est pas dans les priorités de la majorité qui envisage de céder La Providence et le parking des 3 pigeons au privé... pour une opération immobilière!
5/ Le développement économique :
Gabriélat peine à se remplir. En 7 ans seulement, 46 % des terrains ont été vendus. La plupart des entreprises qui s’y sont installées étaient déjà présentes sur Pamiers - donc un simple transfert. L’implantation d’un pôle de chargement des gravières de Saverdun à Gabriélat est un scandale écologique, humain et financier, que nous combattons. Une décision négative et à courte vue, un “cadeau” aux gravières de Saverdun, qui pénalisera le développement économique de Gabriélat dans l’avenir. Il faut réorienter Gabriélat vers les nouvelles filières de la croissance verte, ainsi que de créer des espaces "type atelier relais" pour les artisans qui font face à une pénurie de batiment sur Pamiers. La création d’un nouvel échangeur désenclavera aussi le centre-ville et participera à la relance économique de son commerce.
Les problèmes d’aménagement nous préoccupent aussi :
Le gymnase : Ce dossier est prioritaire. Nous l’avons voté. Nous regrettons que sa programmation traîne en longueur au profit du très coûteux Pôle d’Enseignement Artistique.
Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) et le Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) : La majorité municipale a décidé, et nous sommes d’accord, de revoir le Plan Local d’Urbanisme, le dernier ayant été si souvent modifié qu’il en était devenu incohérent et inopérant. Nous veillerons à ce que les grands maux de l’urbanisme à Pamiers, comme l’étalement urbain, les constructions anarchiques, la circulation, et l’absence de vision à long terme, soient traités sérieusement dans le nouveau PLU. Pamiers est le paradis des promoteurs : il suffit de songer, par exemple, à la Cité du Chandelet, qui a coûté un million d’euros aux finances de la Ville, sans contrepartie. Cité du Chandelet réalisée sur des terrains commerciaux qui manquent aujourd’hui. Nous demandons une plus grande transparence dans l’attribution des permis de construire.
Le manque de terrains commerciaux disponibles sur Pamiers : Ce manque est attribuable à l’imprévoyance de la Mairie et perdurera jusqu’au vote du nouveau PLU, en 2013 au mieux... Nous condamnons avec force le soutien apporté par la Mairie de Pamiers à la création de 45 hectares de zone commerciale nouvelle de la CCPP à la Tour du Crieu (route de Mirepoix après La Tour du Crieu). La Mairie de Pamiers a demandé l’inscription de cette zone dans le SCOT Vallée de l’Ariège... ! Un mauvais coup porté au commerce appaméen et à l’aménagement du territoire.
Michel Teychenne
Pour les élus du Groupe de gauche