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A R C H I V E S

5 août 2013 1 05 /08 /août /2013 15:54
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Une fontaine de Tissinier détruite à Pamiers, dans l’Ariège

 

 

Ses œuvres, depuis des décennies, dessinent le paysage, urbain en particulier, dans le Roussillon ou la région Midi Pyrénées notamment. Jacques Tissinier, 77 ans, est notamment connu pour ses « crayons libertaires », monumentaux, pointant vers le ciel, dressés notamment à Paris en même temps que l’inauguration du Centre Georges-Pompidou, en 1977, ou à Pau. 

Il l’est aussi pour ses abribus colorés à Port-Leucate et Port-Barcarès. Voire pour ses « Chevaliers cathares », grandes qui se dressent non loin de Narbonne en bordure de l’autoroute près de Narbonne (Aude) et chantés par Francis Cabrel. Ou pour ses « Gouttes d’eau » géantes, à Villeneuve d’Ascq cette fois.

Rasée et remplacée par une chape de béton

Le créateur natif de l’Aude a eu la désagréable surprise d’apprendre que l’une de ses œuvres, la fontaine inaugurée à la fin des années 1980 dans la ville où il avait passé son enfance, Pamiers (Ariège), avait été entièrement rasée lundi 29 juillet à la pelle mécanique, sur ordre municipal, et remplacée par une chape de béton en attendant de savoir ce que deviendra ultérieurement cet emplacement situé sur un lieu de passage fréquenté, où les commerçants viennent s’installer lors du marché hebdomadaire.

Tantôt appréciée, tantôt décriée, cette « Tissignalisation N° 9 » qui décorait la place de la République faisait, depuis plus de vingt ans, partie du décor de la cité ariégeoise administrée par André Trigano. Il s’agissait d’un imposant cône recouvert de marbre pyrénéen, coupé en deux dans sa hauteur et en trois dans sa largeur sur une base d’une quinzaine de mètres de diamètre. Un monument qui devenait dangereux en raison d’infiltrations d’eau, en pleine désagrégation selon la municipalité.

L’artiste dénonce le sort réservé à l’art urbain

Choqué par la décision de détruire son travail, prise sans qu’on l’ait même averti au préalable, Jacques Tissinier invoque – avec autant d’exagération que de provocation sans doute – la destruction des Bouddhas de Bamiyan par les talibans en 2001 en Afghanistan, et réclame dédommagement. Surtout, il considère que cette destruction est emblématique du triste sort que notre époque, à l’heure des ronds points souvent du pire mauvais goût, réserve à l’art en milieu urbain, lequel connut son âge d’or dans les années 1960 et 1970. L’artiste ose le comparatif avec une autre époque, celle de « la chute de l’empire romain ».

Le monument de Pamiers n’avait plus de fontaine que le nom. La plomberie avait lâché et, depuis des années, l’eau n’y coulait plus. Elle était devenue une piste pour les adeptes du skateboard, voire de l’escalade. Des plaques de marbre se détachaient, faisant planer à tout moment un risque « d’accident grave », selon la municipalité.

La municipalité promet une nouvelle commande

Jacques Tissinier accuse l’équipe municipale d’avoir laissé son œuvre se dégrader pour pouvoir la raser et laisser place au commerce. À défaut de l’entretenir, souligne-t-il, elle aurait pu se contenter de la démonter. « Je comprends qu’il ne soit pas content », concède André Trigano qui assure qu’un tel démontage était impossible et promet que la mairie va discuter d’une nouvelle commande avec le sculpteur

 

La croix

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