Ainsi l’association observe-t-elle dans un rapport publié en mai dernier que « si la hausse du nombre d’actes signalés n’est pas forcément liée à une augmentation des actes homophobes dans la société française au cours de l’année 2012, les débats menés autour de la loi sur le mariage pour tou-te-s ne sont pas à négliger. D’une part, la médiatisation de SOS homophobie et le travail de communication de ses bénévoles ont permis une meilleure visibilité de l’association et de ses actions. De plus, il semble que les victimes osent davantage témoigner et que beaucoup réagissent face à leur agression ».
Depuis sa création en 1997, l’association constate une augmentation régulière des plaintes des lesbiens, gays, bisexuels et trans (LGBT). Le rapport 2013 de l’association SOS homophobie déplore aussi que l’Ile-de-France conserve le sombre record de la région recueillant le plus de témoignages, un quart à elle seule. Elle est suivie par les régions Provence-Alpes-Côtes-d’Azur et Rhône-Alpes. Le milieu scolaire n’est pas épargné. Une augmentation de 38 % est constatée par rapport à l’année précédente « mettant en évidence la persistance des insultes, de la pression psychologique, des coups et du harcèlement à l’école », rapporte par ailleurs l’association.
Sur leur site internet des témoignages sont publiés, comme celui de Kevin, « 15 ans, (qui) se sent bisexuel. Il s’est ouvert à un de ses amis en lui faisant des avances. Il a suffi d’une mauvaise passe lors d’un match de foot pour que ce camarade divulgue les révélations au sein du collège. Depuis, Kevin doit subir insultes et harcèlement moral dans son entourage scolaire et se sent marginalisé. »
En juin dernier, Michel Teychenné, ancien député européen PS, a rendu un rapport au ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, sur la discrimination des LGBT à l’école. « Globalement, (…) on constate que les rectorats sont encore trop peu mobilisés sur cette problématique », constate le président du groupe de gauche à la mairie de Pamiers, en Ariège. Le rapport recommande notamment de mener des campagnes de sensibilisation au début de l’année scolaire, de renforcer les partenariats entre les écoles et les associations munies d’un agrément de l’Education nationale et de former les chefs d’établissement.